Lacroutz d'Orion

Lacroutz d'Orion
La maison de Lacroutz

lundi 16 février 2015

Allons enfants

Comme la plupart de mes contemporains, je suis abonné à Internet. J’avoue que j’éprouve une véritable passion, un peu naïve, pour les diaporamas, dont certains sont de véritables œuvres d’art. Je les collectionne comme des tableaux de maître.
Connaissant cet engouement, mes amis de la toile m’envoient tout ce qu’ils reçoivent. Je mets précieusement de côté les amusants et les artistiques, je transfère tous ceux qui m’apparaissent intéressants et j’élimine le reste.
Parmi ces derniers, certains me rendent mal à l’aise. Ils se veulent ou amusants, ou indignés, ou simplement informatifs. En réalité, ils distillent un venin subtil et parviennent, volontairement ou pas, à susciter la crainte et la haine. Lorsqu’on sort de chez soi, après de telles lectures, on regarde les « étrangers » d’un œil nouveau…
Au bureau, sur les chantiers, derrière les guichets, à la cantine ou à la cafeteria, on ne manque plus de sujets de conversation. Plus tard, la plaisanterie anodine tourne à la raillerie à l’égard de l’ « étranger » ; les sujets graves engendrent la polémique et parfois suscitent altercations et insultes.
C’est ainsi qu’à mon avis naissent les parias. Ecartés par la masse travailleuse, bien pensante et profondément intolérante, il ne leur reste plus qu’à fonder leur propre « société ». Ils créent leur langage, leur habillement et ils sifflent tout ce qui représente cette masse qui les « rejette ».
Jeune de banlieue, il a refusé la facilité et a travaillé dur pour obtenir son diplôme d’ingénieur. Il est enfin parvenu, lui le paria, à s’intégrer dans cette société dont il rêvait malgré tout. Mais voilà que même à ce niveau, on le considère avec mépris et condescendance… C’est chez lui ou ses pareils, qu’on trouvera un jour la bombe et les tracts d’Al Qaida.
Nous sommes tous naturellement racistes et xénophobes. C’est la partie animale de l’homme. Mettez dans un pré une vache pie au milieu de vaches rousses et les coups de corne vont pleuvoir. La guerre des boutons était et semble être encore une réalité, tout comme autrefois les batailles entre villages.
Même si mon analyse est un peu courte et simplette, à quoi bon exciter ce côté animal de l’homme. Jetons donc à la poubelle toute cette fange épistolaire